Category: Livres,Romans et littérature,Littérature américaine
Les Confessions de Nat Turner Details
S'inspirant de la révolte d'un groupe d'esclaves noirs qui, sous la conduite de Nat Turner, avait, en août 1831, jeté la terreur parmi les Blancs dans une région écartée du sud-est de la Virginie, William Styron, dans Les confessions de Nat Turner, fait ?uvre à la fois d'historien, de sociologue, de peintre de m?urs et de psychologue, sans jamais oublier qu'il est avant tout romancier. Cela l'amène à prendre certaines libertés avec les faits, mais lui permet de brosser un tableau coloré de la vie dans les plantations du sud des ?tats-Unis avant la guerre de Sécession et de nous présenter une analyse aiguë d'un dangereux illuminé, mystique sanguinaire et obsédé sexuel. Seul l'auteur du Choix de Sophie pouvait raconter cette histoire violente et perverse.
Reviews
Il est difficile de ne pas être ému par ce récit, ponctué de flash back que l??on suit pourtant sans aucune difficulté tant le style de l??auteur est fluide et limpide.Certes, Nat Turner a bien existé, a bien fomenté cette première révolte d??esclaves, sanglante et cruelle, mais sa vie étant par ailleurs peu connue, l??auteur a « bouché les trous », et par là-même peut-être pris des libertés avec la vérité. Mais l??essentiel est là, et on ne peut que prendre en pitié cet esclave qui a été gavé de religion, mais n??a pas vu de charité chez les Blancs qui l??entouraient, et au contraire a vu tant de drames, d??horreur, de familles d??esclaves déchirées, séparées pour être vendues, d??êtres martyrisés qu??il a fini par perdre la raison, parce que son esprit ne pouvait pas accepter ces contradictions.Il est difficile de ne pas penser à l??excellent film Birth of a Nation, de Nate Parker, qui donne une autre version de cette révolte, peut-être plus romantique, plus « humaine ». Cette société sudiste (que l??auteur, virginien, connait bien), confite en religion, qui ne voit la vie qu??au travers de la Bible, et qui impose cette religion à des êtres déracinés, arrachés à leur pays et à leur culture, qu??elle traite moins bien que du bétail, est tout simplement abjecte, et pourtant nous savons tous qu??elle a existé. Et elle est seule responsable de la révolte d??esclaves abrutis de maltraitance, de coups, de travail forcé, n??ayant aucun doit et n??étant même pas considéré comme des êtres humains.Il n??est pas question dans ce livre de pardon ou de justification, mais il s??agit simplement de comprendre comment et pourquoi une société fière de ses grands principes peut transformer n??importe quel homme en monstre.A méditer en ces jours d??intolérance où le racisme gagne peu à peu du terrain.
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